Obsèques, ce mardi 1er décembre 2015, d’Armelle Pumir-Antisevic, tuée par des ordures fanatiques au Bataclan. C’était à l’église Saint Jean-Baptiste de Belleville. Elle a été inhumée au Père-Lachaise. Cinq étudiants de la Sorbonne y sont restés aussi. Je reviendrai bientôt sur cette question des attentats, car j’avoue que depuis ces tueries, le chagrin le dispute à la rage.
Mais je voudrais évoquer aujourd’hui un sujet moins grave. Samedi dernier s’est terminé le septième festival Livres en Tête qui a lieu chaque année, fin novembre, à l’auditorium Saint-Germain. Votre serviteur y est programmateur, lecteur, et auteur. Ce qui fait beaucoup de teur. Evidemment, comme d’habitude, je m’y prends trop tard, j’aurais mieux fait de l’annoncer avant. Le jeudi était agrémenté d’une dégustation gratuite de vin, le vendredi d’un spectacle de cabaret genre burlesque, et le samedi, comme chaque année, de moments de danse. Oui, j’aurais vraiment dû l’annoncer avant. Vous seriez tous accourus. Cela dit, c’est toujours assez bourré.
Les Livreurs-lecteurs, qui assurent les lectures, sont une compagnie, dirigée par Bernhard Engel, qui réunit des professionnels, des amateurs, et des étudiants de la Sorbonne qui suivent une formation de lecture à voix haute. Le Service culturel des étudiants de la Sorbonne est co-organisateur de la manifestation. Venez l’année prochaine, vous verrez, ces lecteurs ont un talent incroyable.
Sans parler de celui des écrivains. Cette année, contrairement aux précédentes, était exclusivement consacrée à la littérature contemporaine. On y a lu, excusez du peu, Cécile Coulon, Carole Martinez, Jacques-André Bertrand, Franz Bartelt, Philippe Garnier, Denis Grozdanovitch, Karol Beffa, Emmanuelle Bayamack-Tam, Philippe Jaenada, Philippe Grimbert, Michel Pimpant et Quentin Leclerc, Sophie Divry, Belinda Cannone, Yann Moix, Christian Garcin, Bernard Quiriny, Jean-Louis Fournier, en présence des susdits. Et votre serviteur. Jérôme Ferrari est venu faire un tour en ami. On a couronné les textes d’apprentis écrivains qui avaient participé à un concours de nouvelles. Le dernier soir, le grand Robin Renucci a lu avec une intensité bouleversante un passage de Proust, et a évoqué son investissement dans des ateliers dramatiques en Corse, dans l’esprit de l’éducation populaire. Exactement l’esprit de ce blog : la grande littérature et la culture populaire.
Eh bien je peux vous assurer qu’en entendant ces textes contemporains, il était difficile de ne pas être convaincu de l’immense richesse d’inventivité et de talent de la littérature française d’aujourd’hui. L’excellent le disputait à l’enthousiasmant. On se demande ce qu’attendent les journalistes pour nous bourrer un peu moins la tête avec l’éternel feuilleton de l’inceste angotique, rédigé avec les pieds, et pour parler un peu plus de cette diversité, de cette créativité qui étonne chez tous ces écrivains dont, pour la plupart, on parle nettement moins. Pour ma part, je donnerais bien quinze barils d’Angot pour un roman de Philippe Garnier. Allons, messieurs-dames les journalistes, encore un effort pour apprendre à lire, et pour faire baisser votre taux de panurgisme.
J'y songe : tous ces livres, avec leur humour, leur liberté, épicés par la musique, le vin et un soupçon d'érotisme : autant de volumes balancés à travers la gueule des bigots sanglants qui veulent détruire la liberté.
Pierre JOURDE
Mais je voudrais évoquer aujourd’hui un sujet moins grave. Samedi dernier s’est terminé le septième festival Livres en Tête qui a lieu chaque année, fin novembre, à l’auditorium Saint-Germain. Votre serviteur y est programmateur, lecteur, et auteur. Ce qui fait beaucoup de teur. Evidemment, comme d’habitude, je m’y prends trop tard, j’aurais mieux fait de l’annoncer avant. Le jeudi était agrémenté d’une dégustation gratuite de vin, le vendredi d’un spectacle de cabaret genre burlesque, et le samedi, comme chaque année, de moments de danse. Oui, j’aurais vraiment dû l’annoncer avant. Vous seriez tous accourus. Cela dit, c’est toujours assez bourré.
Les Livreurs-lecteurs, qui assurent les lectures, sont une compagnie, dirigée par Bernhard Engel, qui réunit des professionnels, des amateurs, et des étudiants de la Sorbonne qui suivent une formation de lecture à voix haute. Le Service culturel des étudiants de la Sorbonne est co-organisateur de la manifestation. Venez l’année prochaine, vous verrez, ces lecteurs ont un talent incroyable.
Sans parler de celui des écrivains. Cette année, contrairement aux précédentes, était exclusivement consacrée à la littérature contemporaine. On y a lu, excusez du peu, Cécile Coulon, Carole Martinez, Jacques-André Bertrand, Franz Bartelt, Philippe Garnier, Denis Grozdanovitch, Karol Beffa, Emmanuelle Bayamack-Tam, Philippe Jaenada, Philippe Grimbert, Michel Pimpant et Quentin Leclerc, Sophie Divry, Belinda Cannone, Yann Moix, Christian Garcin, Bernard Quiriny, Jean-Louis Fournier, en présence des susdits. Et votre serviteur. Jérôme Ferrari est venu faire un tour en ami. On a couronné les textes d’apprentis écrivains qui avaient participé à un concours de nouvelles. Le dernier soir, le grand Robin Renucci a lu avec une intensité bouleversante un passage de Proust, et a évoqué son investissement dans des ateliers dramatiques en Corse, dans l’esprit de l’éducation populaire. Exactement l’esprit de ce blog : la grande littérature et la culture populaire.
Eh bien je peux vous assurer qu’en entendant ces textes contemporains, il était difficile de ne pas être convaincu de l’immense richesse d’inventivité et de talent de la littérature française d’aujourd’hui. L’excellent le disputait à l’enthousiasmant. On se demande ce qu’attendent les journalistes pour nous bourrer un peu moins la tête avec l’éternel feuilleton de l’inceste angotique, rédigé avec les pieds, et pour parler un peu plus de cette diversité, de cette créativité qui étonne chez tous ces écrivains dont, pour la plupart, on parle nettement moins. Pour ma part, je donnerais bien quinze barils d’Angot pour un roman de Philippe Garnier. Allons, messieurs-dames les journalistes, encore un effort pour apprendre à lire, et pour faire baisser votre taux de panurgisme.
J'y songe : tous ces livres, avec leur humour, leur liberté, épicés par la musique, le vin et un soupçon d'érotisme : autant de volumes balancés à travers la gueule des bigots sanglants qui veulent détruire la liberté.
Pierre JOURDE