Le Solo Théâtre est une forme théâtrale spécifique imaginée par la production artistique Les Livreurs (1) et qui consiste, pour un seul interprète, à interpréter tous les rôles d’une pièce. L’interprète est généralement debout, face au public, n’engageant que sa voix, son visage et éventuellement le haut de son corps. Économe en moyens, puisqu’il ne requiert qu’un artiste dépourvu d’accessoires, le Solo Théâtre présente aussi l’intérêt de ne pas figer la correspondance entre le genre de l’interprète et celui des personnages, puisqu’un même interprète endossera aussi bien les rôles d’hommes que de femmes.
En ce sens, il semble que le Solo Théâtre puisse être défini comme un spectacle non genré, quels que soient les textes investis et leur rapport aux stéréotypes de genre. Mais l’on verra que la notion d’absence de genre assigné peut être prise dans une acceptation beaucoup plus vaste, englobant les questions d’apparence ou d’âge.
Le principe de non-correspondance entre le genre d’un interprète et celui des personnages répond à une problématique aujourd’hui récurrente dans le monde du théâtre, à savoir le faible nombre de rôles féminins, a fortiori de rôles importants, disponibles pour les comédiennes, en particulier dans le théâtre classique. En proposant à l’interprète d’endosser n’importe quel rôle, d’homme ou de femme, le Solo Théâtre résout tout naturellement le déséquilibre entre le masculin et le féminin qui marque les scènes théâtrales. Cependant, le concept du Solo Théâtre, pour nouveau qu’il soit, s’inscrit dans une espèce de filiation, dans la mesure où l’histoire du théâtre est marquée par un rapport fluctuant entre le genre des personnages et celui des acteurs. Le Solo Théâtre apparaît en fait comme une pratique à la fois nouvelle et issue de tout un réseau de traditions, contraintes ou expérimentations (le travestissement, l’« emploi », la restriction du nombre d’acteurs…) qu’il se réapproprie, pour les faire servir à la liberté de l’interprète.
En ce sens, il semble que le Solo Théâtre puisse être défini comme un spectacle non genré, quels que soient les textes investis et leur rapport aux stéréotypes de genre. Mais l’on verra que la notion d’absence de genre assigné peut être prise dans une acceptation beaucoup plus vaste, englobant les questions d’apparence ou d’âge.
Le principe de non-correspondance entre le genre d’un interprète et celui des personnages répond à une problématique aujourd’hui récurrente dans le monde du théâtre, à savoir le faible nombre de rôles féminins, a fortiori de rôles importants, disponibles pour les comédiennes, en particulier dans le théâtre classique. En proposant à l’interprète d’endosser n’importe quel rôle, d’homme ou de femme, le Solo Théâtre résout tout naturellement le déséquilibre entre le masculin et le féminin qui marque les scènes théâtrales. Cependant, le concept du Solo Théâtre, pour nouveau qu’il soit, s’inscrit dans une espèce de filiation, dans la mesure où l’histoire du théâtre est marquée par un rapport fluctuant entre le genre des personnages et celui des acteurs. Le Solo Théâtre apparaît en fait comme une pratique à la fois nouvelle et issue de tout un réseau de traditions, contraintes ou expérimentations (le travestissement, l’« emploi », la restriction du nombre d’acteurs…) qu’il se réapproprie, pour les faire servir à la liberté de l’interprète.